Il suffit parfois d’un sifflement, d’un virage lent et d’une vitre embuée pour que le voyage bascule. Quand le train s’enfonce dans la montagne, qu’il avale tunnels et viaducs suspendus, on comprend qu’il ne s’agit plus seulement de relier deux villes. On traverse des altitudes, des atmosphères, parfois même une époque. Voici un aperçu des itinéraires ferroviaires les plus remarquables à travers les reliefs escarpés de l’Europe.
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Les voies spectaculaires de Norvège et d’Écosse
L’Europe du Nord a ce talent singulier pour mêler mystère et splendeur brute. En Norvège, la ligne de Flåm s’impose comme une référence absolue. Vingt kilomètres seulement, mais une pente vertigineuse et une succession de décors qui frôlent l’irréel : cascades surgissant des hauteurs, gorges abruptes, maisons de bois perchées sur des rebords improbables. Il suffit d’une heure pour que le voyage en train s’imprime durablement dans la mémoire.
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Un peu plus à l’ouest, c’est l’Écosse qui prend le relais. Impossible d’ignorer le Jacobite Steam Train, ce train à vapeur devenu culte grâce à une certaine saga cinématographique (oui, celui du pont de Glenfinnan). Mais au-delà de la carte postale, c’est une immersion dans les Highlands qui se joue là avec les lochs paisibles, les landes balayées par le vent et les châteaux fantomatiques. Rien n’est figé, tout semble vivant.
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L’attrait des lignes ferroviaires alpines suisses et autrichiennes
Les Alpes centrales forment un terrain de jeu inépuisable pour les amateurs de rail. En Suisse, on ne compte plus les chefs-d’œuvre d’ingénierie : le Bernina Express, par exemple, relie Coire à Tirano en traversant glaciers, ponts en spirale et viaducs qui semblent suspendus dans le vide. L’itinéraire est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, rien que ça.
Quant au Glacier Express, il relie Saint-Moritz à Zermatt à vitesse modérée, ce qui laisse tout le loisir d’admirer les vallées enneigées, les torrents glacés et les villages figés dans le temps. On n’y cherche pas la rapidité, mais cette sensation de glisse majestueuse au cœur d’un tableau vivant.
Côté autrichien, la ligne du Semmering mérite une mention particulière. Construite au XIXe siècle, elle défie les lois de la gravité avec ses viaducs et tunnels creusés dans la montagne. Les wagons oscillent doucement entre forêts profondes et prairies d’altitude, avec en fond sonore le rythme apaisant du train.
Comment choisir votre trajet en train selon la saison ?
Chaque ligne ferroviaire a ses saisons de prédilection. L’hiver magnifie les itinéraires suisses, avec ses flocons suspendus et ses lacs figés sous la glace. C’est aussi le moment où la lumière rasante sublime les reliefs. Attention toutefois à la fréquentation, car les vacances scolaires remplissent les wagons aussi vite qu’un chocolat chaud se refroidit !
Le printemps s’annonce plus discret, mais tout aussi fascinant. La fonte des neiges révèle des torrents furieux, les prairies verdissent, les fleurs alpines explosent. Un décor parfait pour une immersion en douceur. L’été, quant à lui, élargit les possibilités. L’Écosse se pare de tons dorés, la Norvège vibre sous le soleil de minuit. On privilégie alors les grandes traversées, les itinéraires au long cours. C’est aussi le moment idéal pour les randonneurs qui souhaitent combiner train et escapades à pied.
Enfin, l’automne déroule un tapis de feu sous les rails. Les forêts d’Autriche s’enflamment, les lacs norvégiens deviennent des miroirs de cuivre, et les vallées suisses offrent ce mélange rare de quiétude et de majesté. Pour un voyage en train contemplatif, c’est sans doute la saison reine.
